La quasi-totalité des opposants au chantier de la grande réserve d’eau de Sainte-Soline (Deux-Sèvres) avaient quitté les lieux, lundi en toute fin d’après-midi. Après un week-end de mobilisation, et notamment une manifestation, émaillée de heurts, rassemblant plusieurs milliers de personnes opposées à ce projet de « mégabassine », ils occupaient un terrain prêté par un agriculteur situé non loin du chantier. Chapiteaux démontées, tentes rangées… il ne restait plus que les deux tours de guet en bois, construites pour surveiller l’évolution du chantier. Car les militants opposés à ce projet n’entendent pas pour autant abandonner la mobilisation. « Le combat n’est pas fini », explique Marion, du collectif « Bassines, non merci », dont les membres demandent un moratoire et la suspension des travaux. « On est toujours dans l’objectif que ce chantier s’arrête et que les projets de mégabassines s’arrêtent », explique Julien Le Guet, porte-parole de ce collectif et l’une des figures du mouvement. Les opposants à la réserve de Sainte-Soline, l'une des 16 prévues dans le département, considèrent ce projet comme un « accaparement de l'eau » par « l'agro-industrie », doublé d'une aberration écologique à l'heure du changement climatique. Ses promoteurs y voient au contraire une solution de survie pour l'agriculture face aux sécheresses à répétition. Samedi, plusieurs milliers de personnes (4 000 selon les autorités, 7 000 selon les organisateurs) s'étaient réunies pour protester. Des heurts violents ont éclaté avec les 1 500 gendarmes mobilisés quand des militants ont voulu pénétrer sur le chantier, avant d'être repoussés. Des actes que Gérald Darmanin a qualifiés d’« écoterrorisme », terme dénoncé lundi par Clémentine Autain (LFI), Olivier Faure (PS) et l'association Attac qui dénonce « une provocation calculée » et une « insulte » aux « victimes des actes terroristes qui ont durement frappé le pays ». Le projet de ces réservoirs de plusieurs centaines de milliers de m3, élaboré par un groupement de 400 agriculteurs, vise à réduire leurs prélèvements pour l'irrigation durant l'été, grâce au pompage des nappes phréatiques superficielles en hiver. En contrepartie, les porteurs du projet, soutenus par l'État, se sont engagés à adopter des pratiques tournées vers l'agro-écologie. Leurs détracteurs y voient à l'inverse une "fuite en avant" du modèle "productiviste".
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