« L'Europe de l'Atlantique à l'Oural ! » lançait de Gaulle en 1959 devant le Parlement de Strasbourg. Depuis, le rêve français d'une grande Europe, capable de faire contrepoids à la Chine et même à l'Amérique, notre alliée, n'avait cessé de ressurgir. Je me souviens d'un voyage à Moscou avec Philippe Séguin. C'était en décembre 1994. Eltsine venait de succéder à Gorbatchev et, sur la place Rouge enneigée, le président de l'Assemblée nationale, gaulliste sentimental et tribun de grand talent, rêvait d'un nouveau printemps franco-russe. Il évoquait le voyage de De Gaulle à Moscou, en décembre 1944, pour signer avec Staline un traité franco-russe. Mais aussi le souvenir de la Grande Catherine, qui correspondait avec Voltaire et recevait Diderot à Saint-Pétersbourg. D'autres membres de la délégation française relisaient Tolstoï ou Dostoïevski et citaient Tchekhov : « Nous serons heureux, l'oncle Vania ! » Oubliant que la Grande Catherine imposa, dans toutes les écoles d'Ukraine, l'enseignement de la langue russe et l'éradication de la langue ukrainienne, nous voulions ignorer qu'une majorité de Russes détestait Gorbatchev : le président en qui nous avions cru voir un libérateur intelligent resterait pour eux l'homme qui avait vendu la « grande Russie » héritée de Staline au capitalisme international. https://www.lepoint.fr/debats/christine-clerc-adieu-nos-freres-russes-18-05-2022-2476251_2.php Suivez nous sur : - Youtube : https://www.youtube.com/c/lepoint/ - Facebook : https://www.facebook.com/lepoint.fr/ - Twitter : https://twitter.com/LePoint - Instagram : https://www.instagram.com/lepointfr - www.lepoint.fr
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