Les aéroports de Paris ont enregistré une diminution de 60 % du trafic aérien en 2020, en raison de la crise sanitaire. Un répit bienvenu pour les habitants des environs, épuisés par le bruyant va-et-vient des avions, au-dessus de leurs maisons. « Depuis la baisse du trafic aérien, je retrouve le plaisir d’aller dans mon jardin, de manger dehors et j’ai retrouvé un sommeil beaucoup plus réparateur et beaucoup plus complet. » Ce qui a avant tout poussé Françoise Brochot à acheter sa maison de Soisy-sous-Montmorency, dans le Val-d’Oise, en 1993, c’est le jardin et le calme du quartier. C’était sans compter l’agrandissement de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, situé à moins de vingt kilomètres de là, qui place l’habitation dans un couloir aérien au début des années 2000. « À partir de là, la vie est devenue insupportable et nous avons cessé d’utiliser notre jardin », confie la présidente de l’association Advocnar (Association de Défense Contre les Nuisances Aériennes). S’ensuit alors un ballet aérien d’environ 400 avions par jour au-dessus de son toit. Le salut est finalement arrivé sous la forme d’un virus et d’une crise sanitaire. Avec la réduction des vols passagers, Françoise Brochot et ses voisins peuvent enfin respirer, prendre leurs repas dehors sans craindre de devoir se réfugier dans la cuisine et profiter d’un sommeil réparateur. Car au-delà d’une simple gêne auditive, le bruit quotidien des réacteurs a des conséquences directes sur la santé des riverains de Roissy : « Je suis obligée de prendre des somnifères pour dormir. C’est un stress permanent en journée, une difficulté pour se concentrer même à l’intérieur de la maison quand on travaille et c’est aussi un problème pour se détendre ou pour profiter d’une émission télévisée. » Seule ombre au tableau : le fret qui n’a pas autant diminué que les vols passagers. « La nuit, le trafic continue d’être le même malheureusement », confirme Catherine Bouvier, impuissante. Habitante de Taverny, elle explique avoir été réveillée plusieurs fois par les cargos la nuit précédente, et ce, malgré un combo boules Quies/fenêtre double vitrage. Les riverains de l’aéroport de Roissy envisagent maintenant avec « angoisse » la reprise progressive du trafic aérien. « On va retrouver une situation infernale qui sera d’autant plus insupportable qu’on a connu autre chose dans l’intermédiaire », s’alarme la présidente de l’association Advocnar.
#Roissy #avion
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