« Ça fait chier de se faire avoir ». Trois mois plus tard, Bruno l’a encore en travers de la gorge. Attiré par une annonce au prix alléchant sur Le Bon Coin - « 50 euros le stère de bois ! » -, le Vayrais a commandé 10 mètres cubes de bûches cet été, en prévision de l’hiver. Mais lorsque le camion est arrivé pour décharger, il manquait selon lui plus de la moitié de la commande. « Il m’a dit : ’ne vous inquiétez pas, je reviens avec ce qui manque ' », relate Bruno avant de poursuivre : « Je lui ai dit : ’moi je ne vous donne pas 500 euros si je n’ai pas la quantité de bois’ ». Un homme de taille imposante est alors sorti à son tour du camion. Intimidé et peu rassuré, Bruno a fini par céder et payer la somme demandée. Du reste du chargement, il n’a pas vu la moindre écorce. Comme Bruno, les consommateurs sont nombreux à se faire avoir par des annonces en ligne ou des faux sites Internet. À l’approche de l’hiver et dans un contexte de pénurie de bois et de hausse des prix de l’énergie , le bois à la côte et les arnaqueurs en profitent. Si ce genre d’escroquerie est en constante augmentation ces dernières années, elles ont littéralement explosé ces derniers mois. « On a une multiplication par dix des signalements, confirme Jean-Baptiste Boisseau, co-fondateur de la plateforme Signal Arnaques, les escrocs se sont rendu compte que c’est un bon filon, ils ont un processus qui est bien en place. » Bien rodés, les arnaqueurs mettent en ligne des sites Internet frauduleux parfois difficiles à repérer. « Ils sont assez malins, ils font des sites au nom de sociétés qui existent mais qui n’ont elles-mêmes pas de site Internet. Donc vous avez vraiment l’impression d’être sur le site de la société », détaille-t-il. Habituellement vigilant, Cédric est tombé dans le piège fin septembre. Après avoir commandé sur un site Internet fiable d’apparence, le Bordelais s’est rendu compte le lendemain qu’il n’était plus en ligne et que les gérants étaient injoignables. Résultat, 158 euros de perdus. « Généralement, le paiement à la commande ( et non à la livraison, NDLR ) par virement, c’est à éviter », prévient Jean-Baptiste Boisseau.
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