Malgré son budget aussi bien gavé qu’un foie gras, ce canard-là ne vola guère très haut dans la basse-cour hollywoodienne. Sorti en France sous le titre de Howard : une nouvelle race de héros, le 10 décembre 1986, le blockbuster Howard the Duck ne rapporta à son producteur George Lucas que goudron et plumes au box-office américain. Réalisé par Willard Huyk, coécrit par celui-ci et son épouse Gloria Katz, également productrice, ce film totalement incongru (et royalement raté) entendait adapter les aventures d’un personnage de comics apparu du côté de chez Marvel en 1973.
Howard, canard extraterrestre hâbleur, jouisseur et libidineux, est accidentellement catapulté depuis sa planète d’origine sur la Terre, au fin fond de la Floride, par une force mystérieuse. Imaginé par le scénariste Steve Gerber et le dessinateur Val Mayerik, Howard le canard était une création satirique typique d’un certain esprit underground, lointain cousin parodique du Donald de Disney (qui finit d’ailleurs par menacer Marvel d’un procès), dont les exploits loufoques avaient essentiellement pour but de tourner en dérision la société américaine.
Au milieu des années 1970, George Lucas se prit de passion pour le canard insolent, en racheta les droits et mijota un projet d’adaptation à gros budget pour le studio Universal, en confiant les rênes du projet au couple Huyk/Katz, vieux amis du papa de Star Wars depuis la fac. Coauteurs, avec Lucas, du scénario de American Graffiti, Willard et Gloria aidèrent également Lucas à affiner le personnage de la princesse Leia dans La Guerre des étoiles et, surtout, ils signèrent le script d’Indiana Jones et le temple maudit.
C’est en pleine confiance, malgré leur CV plutôt piteux en tant que réalisateurs (Le Messie du mal, French Postcards, Une défense canon… une brochette de ratages), que George Lucas laissa donc ses deux amis assurer la conduite du projet « Howard le Canard », qui rapidement remporta la palme du film à problèmes.
Principale difficulté lors du tournage, qui débuta en novembre 1985 dans les environs de San Francisco (pour une durée de quatre mois) : le casse-tête technique posé par le costume du canard, dans lequel étouffaient de chaleur ses divers interprètes. Mais Howard causa bien d’autres soucis à ses réalisateurs, au premier rang desquels un impossible compromis à trouver entre divertissement grand public et fibre profondément provocatrice du comic book d’origine.
Le résultat inodore et impersonnel du montage final, aggravé par une mise en scène sans la moindre étincelle, causa au canard maudit de se noyer dans la mare du box-office… et de devenir la risée d'Hollywood en raison de plusieurs scènes franchement gênantes. Déjà endetté en raison de la construction de son Skywalker Ranch et d’un divorce ruineux avec son épouse Marcia, George Lucas subit un coup de grâce avec le cinglant échec de Howard the Duck et dut se séparer de la filiale animation de Lucasfilm pour sauver son empire.
Le réalisateur-producteur traîna longtemps cette défaite comme un douloureux boulet, mais, depuis quelques années, le vilain petit canard boiteux semble avoir retrouvé les grâces d’une nouvelle génération de spectateurs. Marvel Studios l’a même réanimé sous la forme, cette fois, d’une créature en images de synthèse pour quelques furtives apparitions dans Les Gardiens de la galaxie 1 et 2, ainsi que dans un plan d’Avengers Endgame. En attendant qu’Howard ne s’ébroue de nouveau sur nos écrans – tout est possible –, l’équipe de Ciné-Crash a pris son courage à deux mains et une grande inspiration avant de replonger dans cet étrange ratage de l’année 1986.
Howard, canard extraterrestre hâbleur, jouisseur et libidineux, est accidentellement catapulté depuis sa planète d’origine sur la Terre, au fin fond de la Floride, par une force mystérieuse. Imaginé par le scénariste Steve Gerber et le dessinateur Val Mayerik, Howard le canard était une création satirique typique d’un certain esprit underground, lointain cousin parodique du Donald de Disney (qui finit d’ailleurs par menacer Marvel d’un procès), dont les exploits loufoques avaient essentiellement pour but de tourner en dérision la société américaine.
Au milieu des années 1970, George Lucas se prit de passion pour le canard insolent, en racheta les droits et mijota un projet d’adaptation à gros budget pour le studio Universal, en confiant les rênes du projet au couple Huyk/Katz, vieux amis du papa de Star Wars depuis la fac. Coauteurs, avec Lucas, du scénario de American Graffiti, Willard et Gloria aidèrent également Lucas à affiner le personnage de la princesse Leia dans La Guerre des étoiles et, surtout, ils signèrent le script d’Indiana Jones et le temple maudit.
C’est en pleine confiance, malgré leur CV plutôt piteux en tant que réalisateurs (Le Messie du mal, French Postcards, Une défense canon… une brochette de ratages), que George Lucas laissa donc ses deux amis assurer la conduite du projet « Howard le Canard », qui rapidement remporta la palme du film à problèmes.
Principale difficulté lors du tournage, qui débuta en novembre 1985 dans les environs de San Francisco (pour une durée de quatre mois) : le casse-tête technique posé par le costume du canard, dans lequel étouffaient de chaleur ses divers interprètes. Mais Howard causa bien d’autres soucis à ses réalisateurs, au premier rang desquels un impossible compromis à trouver entre divertissement grand public et fibre profondément provocatrice du comic book d’origine.
Le résultat inodore et impersonnel du montage final, aggravé par une mise en scène sans la moindre étincelle, causa au canard maudit de se noyer dans la mare du box-office… et de devenir la risée d'Hollywood en raison de plusieurs scènes franchement gênantes. Déjà endetté en raison de la construction de son Skywalker Ranch et d’un divorce ruineux avec son épouse Marcia, George Lucas subit un coup de grâce avec le cinglant échec de Howard the Duck et dut se séparer de la filiale animation de Lucasfilm pour sauver son empire.
Le réalisateur-producteur traîna longtemps cette défaite comme un douloureux boulet, mais, depuis quelques années, le vilain petit canard boiteux semble avoir retrouvé les grâces d’une nouvelle génération de spectateurs. Marvel Studios l’a même réanimé sous la forme, cette fois, d’une créature en images de synthèse pour quelques furtives apparitions dans Les Gardiens de la galaxie 1 et 2, ainsi que dans un plan d’Avengers Endgame. En attendant qu’Howard ne s’ébroue de nouveau sur nos écrans – tout est possible –, l’équipe de Ciné-Crash a pris son courage à deux mains et une grande inspiration avant de replonger dans cet étrange ratage de l’année 1986.
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